Jack White @ studio 104, Maison de la Radio, Paris, 29 mars 2018.

Toute prise de vue sera interdite. Je suis donc venu sans appareil photographique et équipé de mon carnet de notes à concerts, ressorti du grenier dans lequel il traînait depuis le Nouveau Casino d’Eagles of Death Metal du 27 janvier 2009, date de sa dernière entrée. Au final, si l’on ne nous a pas confisqué nos téléphones malins à la porte du studio, on nous demande gentiment de ne pas nous en servir pour ne pas énerver Jack White (ni le vaporiser subitement, selon ceux qui le prennent toujours pour un vampire). La sécurité de Radio France veille mais, de ce que je vois autour de moi, les 816 personnes du public jouent plutôt le jeu. Pour ma part, quitte à me replonger en 2004, avec mon carnet de note et mon Jack White, je décide de ne pas toucher à mon téléphone portatif de tout le concert, pour voir. Et des choses à voir, il y en a. De l’alchimie de cette conjugaison de musiciens venus d’horizons différents, de la rapidité et la fluidité des mains de White (qui pourtant s’est cassé un petit doigt ou une petite dauille¹, paraît-il, l’information n’était pas très claire), à la profusion de pédales d’effets à ses pieds, on s’en prend autant dans les yeux que dans les oreilles. Le quintette joue fort, la batteuse Carla Azar est incroyable et les morceaux du nouvel album sonnent bien mieux qu’en studio. Jack White communique, comme à son habitude, peu, à part une escapade de quelques secondes, le temps de jouer un solo assis à côté d’un gamin du premier rang. Il ne livre que des morceaux solo, joue 55 intenses minutes et s’en va, non sans saluer comme au théâtre, mais assez vite pour que Michaka Assayas doive le poursuivre jusqu’à la coulisse pour lui offrir un vinyle de Corporation, le deuxième morceau du set, enregistré et gravé en 40 minutes chrono. Je sors de là rassuré sur Boarding House Reach : ce concert m’a donné envie de lui donner une seconde chance et, au pire, il me suffira de n’en garder que l’enregistrement de ce soir.

Vous pouvez réécouter l’émission chez France Inter.