« Nous sommes très heureux de revenir à Paris, surtout dans cette salle où nous avons joué notre premier concert parisien, le 1er novembre 2007 ». Murphy se rappelle bien la date, dis donc. C’était bien le 1er novembre 2007 et le 1er novembre 2007, c’était bien. J’y étais, évidemment. Le concert avait eu lieu deux semaines à peine après l’aller-retour à Liverpool qu’on m’avait fait faire pour couvrir leur concert sur un bateau, une soirée folle avec une bataille de polochons, des déguisements, des litres d’alcool et beaucoup, beaucoup plus de gens que le navire pouvait en porter. Nous avions bien ri, en 2007. C’était avant la crise, je n’avais pas trente ans, j’avais plus de cheveux et la presse payait encore un peu.
Mais fi de la nostalgie. Beautiful People Will Ruin Your Life est leur meilleur album depuis longtemps. La salle est d’ailleurs bien de cet avis, puisqu’elle accueille les nouveaux titres avec presque autant de plaisir que les tubes des premiers disques. La température monte, l’ambiance aussi, ça commence à secouer jusqu’à en venir – brièvement – aux mains à cause d’un fâcheux avant que Murph’ intervienne et propose aux petits gabarits du premier rang de venir se réfugier sur scène pour le furieux final Tokyo (Vampires & Wolves) / Let’s Dance to Joy Division / Greek Tragedy. Classe et parfait de bout en bout. Les Wombats ont terminé leur mue et sont passés en 10 ans d’un rock simpliste et efficace qui se danse irrésistiblement à des mélodies plus recherchées et profondes… qui finissent par se danser quand même. Avec toujours autant de plaisir.