Novembre 2015.

Il paraît que, lorsqu’on est sur le point de mourir, on voit toute sa vie défiler devant soi. Pour moi ce fut l’inverse. Quand mon 13 novembre s’est changé en 13 Novembre, toute ma vie est venue se presser au portillon pour me voir renaître. Ceux d’aujourd’hui, ceux d’hier, toutes les strates de mon existence, jusqu’aux plus profondes et inattendues, celles que je croyais mortes. Ça fait un paquet de gens. Et ç’a donné un sacré mois. J’ai passé la moitié de novembre dans des montagnes russes émotionnelles, entre meurtres, apéros interminables, hommage national, retrouvailles, l’enterrement, à fuir l’horreur dans une fête de l’amour universel sans fin, toujours rattrapé par la tristesse à un moment où un autre, mais entouré par ceux qu’il fallait, physiquement et en pensée. Avec, toujours à l’esprit, ceux que nous avons perdus ce soir-là.

Quand je regarde l’album ci-dessous et que je le complète avec les visages des acteurs du mois qui n’apparaissent pas dedans, pour une raison ou une autre, ça me donne un joli trombinoscope de ma vie. Un joli trombinoscope auquel je ne changerais presque rien. Un joli trombinoscope qui me prouve encore, même si je le savais déjà, que l’union fait la force.

Une montagne, un cœur, 7 km de promenade digestive, une gare, un 20^e anniversaire, une sieste, une mise en abîme, un aller-retour lorrain, un chat qui s’appelle Cénovis, un concert, des saucissons qui sèchent, une remise sur les rails, l’amour dans les toilettes, un joli chapeau, beaucoup de vin blanc, des fraises Tagada, un doigt dans le nez d’une coccinelle, un anniversaire-surprise, des alcooliques mondains, une grosse tour, des alcooliques mondains, un pélerinage, un davaï à 3,333333 € le verre, 4 ans sans se voir, une moustache, une cérémonie, un beau chapeau, des alcooliques mondains, un pélerinage, un couscous d’alcooliques mondains et 2 527 km de plus au compteur. Novembre 2015.

Traces

 

Je de piste