Ólöf Arnalds @ Salon musical Saint-Eustache, Paris.

29/09/2010
Alive

J’avais déjà fait des photos d’artiste acoustique qui joue pas fort avec toute la salle qui se retourne vers toi en faisant les gros yeux dès que tu déclenches, mais avec un plancher qui GRINCE en bonus, ça non. Ah ah.

Pour survivre dans ce genre de milieu hostile, il faut évidemment commencer par éviter de prendre 47 photos à la minute, un conseil qui se démontre au moyen de la formule fondamentale suivante (1) :

(1) Y = αx

avec :

Y = nombre total de gros yeux sur la soirée,
α = taux unitaire de gros yeux à chaque déclenchement (variable selon le milieu),
x = nombre de déclenchements sur la soirée.

Ce principe adopté, mieux vaut prendre également en compte les trois suivants :

Venir deux heures en avance pour avoir le temps de cartographier sur place ― le mieux étant d’employer une bombe de peinture phosphorescente appliquée directement sur le plancher pour bien voir dans le noir ― toutes les zones de grinçage à éviter. Pas pu le faire hier. Mais j’aurais aimé.
Ne se mouvoir, changer d’objectif ou chanter La Bite à Dudule que durant les applaudissements qui honorent chaque morceau, afin que les bruits personnels soient couverts par la foule. Si personne n’applaudit, allez vous en, l’artiste est nase¹.
Si les moyens techniques le permettent, viser par l’écran. Viser par l’écran est un moyen efficace de lutter contre les effets du miroir qui se lève et descend à chaque prise de vue. En moins de trois semaines, ma peau est nette, propre et pas du tout rougie grâce à une réduction du taux de gros yeux de 73,4% (d’après des tests cliniques). Cette technique comporte toutefois deux graves risques :
1. Viser par l’écran, ça empêche de bien se concentrer sur l’expression du sujet, du coup on est moins réactif. Enfin personnellement, ça me fait ça. Pas terrible.
2. Viser par l’écran, ça pompe la batterie. Oui, c’est la honte, mais j’ai fini en rade de batterie.

Enfin, il est bien entendu possible de faire fi de la vindicte populaire en se permettant tout le bruit nécessaire à la pratique de son Art, quitte à s’asseoir sur les genoux de l’artiste durant le 4^e morceau. Les plus timides pourront se munir d’un masque de soudeur pour cacher leur émoi et éviter de voir les gros yeux qui jugeront chacun de leurs mouvements. Attention toutefois à ne pas être pris pour Raphaël et provoquer une émeute.