Magna Plaza, Amsterdam, 19 juillet.
Ce soir-là, en première partie des Subways, The Temper Trap avait fait bonne impression, très bonne même, ― bien meilleure que celle laissée par les épouvantables Montgomery ― mais l’ambiance était restée assez tiède, ce qui arrive couramment quand on ne connaît pas vraiment un groupe et qu’on a plus envie de s’intéresser au bar qu’à ce qui se passe sur scène. Snobisme classique.
Aborder avec le souvenir de ce premier contact les morceaux live de la réédition de Conditions ― un premier album à moitié bien seulement, l’autre péchant par geignardise ―, où toute la salle devient dingue dès le début du morceau et chante avec le groupe, met la mémoire en porte-à-faux. On réalise qu’il y a des gens qui sont fans ultimes de ce groupe, là-bas en Australie, quoique puissent laisser croire les applaudissements polis qui accueillirent leur passage au Nouveau Casino ou ponctueront leur ouverture de grande scène dimanche à Rock en Seine.
Qu’un artiste ne rencontre pas le même succès ici que là ou soit reconnu dans cette rue mais pas une autre, c’est classique, évidemment. Mais avoir subitement un regard sur ce qui se passe là-bas avec ces mêmes personnes que l’on a vues sans s’en émouvoir, c’est curieux. Exotique. Presque déstabilisant. Comme si on se réveillait un matin au milieu d’un de ces clips de karaoké chinois de mégastars ultimes dont on a jamais entendu parler ici ou du concert de ces rockers qu’on n’imaginait même pas.
Tout cela est fabuleusement fabuleux, oui.
The Temper Trap – Fader (live)