1 Wolfmother – California Queen
Ce Bataclan-là ressembla quand même beaucoup à cet Élysée-Montmartre-ci. Pourtant, là où à l’époque je voyais « un combo australien complètement à fond de 5e, le compte-tour dans le rouge, les pistons qui fondent », hier c’était plutôt un groupe de reprises de lui-même ― rappelons que Stockdale a viré ses deux potes en 2008 pour les remplacer par un nouvel effectif plus maléable ― surenchérir à l’envi dans les postures rock et roll, les riffs bétonnés et les choucroutes capillaires. Seul aux commandes, sans personne pour le juguler, Stockdale s’emballe et dévale à la tête de sa troupe de mercenaire la pente du gouffre qui engloutit en son temps The Darkness. Et malgré tout, je n’arrive même pas à être d’accord avec moi-même en tapant ces lignes puisqu’hier soir, je faisais comme tout le monde en tripant sauvagement sur ce Woman corrosif et étiré dans les flammes, sans crier à la caricature. Réaction allergique à l’écœurement suscité par Cosmic Egg, ce second album plombé par ses excès ? Ou plutôt parce que, bêtement, on en revient toujours à dire que « c’était mieux avant », même si justement l’on trouvait que ce qu’il y avait de bien, avec cet avant, c’est qu’il rappelait à merveille l’avant d’avant ? Mais bon, ce Bataclan-là ressembla quand même beaucoup à cet Élysée-Montmartre-ci. Reste qu’à trop exagérer sa vénération pour les années 70, Wolfmother risquent bien de finir aussi mal qu’elles.
PS : saluons la clairvoyance de gros Thom qui, il y a 13 mois, avait prévu le coup : les Black Angels sont effectivement graves de mortels quand on ne leur laisse qu’une demi-heure et aucune occasion de se mordre la queue.
The Black Angels
Wolfmother
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1 Tant qu’on y est, profitons de l’affichage de cette belle pochette pour nous refaire une compile de coucous.