59e rue, New York, 10 mai.
The Jesus and Emmanuel Chain1 – New York City
Ce qui nous laisse donc aborder notre dernière journée étasunienne. D’aucuns diront que cinq mois après les faits, c’est pas trop tôt. Ils auront bien raison.
J’essaie la plupart du temps de distiller les photos une à une, ou de limiter leur nombre dans les séries, de manière à ce qu’elles ne soient pas englouties dans la masse [comme à Rock en Seine, par exemple]. C’est beau, on peut mettre une chouette pertinente bande-son avec, mais c’est long ; même si après, cela permet de pouvoir fanfaronner en sortant des « non mais tu vois avec trois semaines aux Staiiiiiit’s je rapporte cinq mois de stock de photo t’vois » alors qu’au final, tout ça ne représente que 84 notes2, donc à peu près 84 photos, un truc qui serait très bien passé en une semaine sans être trop indigeste pour autant.
Mais bref. Me voilà donc avec cinq mois de décalage entre le belögue et la vraie vie. Hier soir, j’ai trouvé dans les archives de LightRoom, coincées entre mai et maintenant, des photos que je ne me rappelais pas avoir prises. Alors oui, cette carence de cinq mois offre surtout l’avantage de reprendre tout d’un œil neuf, la tête froide, emplie d’un gaspacho cervical en guise de machine à penser ; mais elle présente aussi l’inconvénient d’être en complet décalage avec la vraie vie. Ce week-end, j’ai pris des photos en me demandant si elles passeraient ici en 2009. Jouer les voitures-balais archivistes ce n’est pas le but d’un journal électronique, et un tel retard ça commence à craindre.
Ce qui nous sauve, c’est que la nature est super-bien faite et que je n’ai donc quasiment rien fait depuis mai. Par conséquent tout ça va se rattraper super-vite, et nous pouvons d’ores et déjà louer tous en chœur sainte Flemme, patronne des mous du genoux, pour ses bienfaits régulateurs. En continuant à ne rien faire comme ça je pourrai même me fendre avant six mois de notes déprimantes racontant ma douleur face à un stock de photos amenuisé et hanté par le spectre de la compactflash vide, avec un peu de chance.
D’ici là, faut juste que je pense à me laver les cheveux.
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1 Je ne me lasse pas de cette blague. Ma jalousie éternelle va à celui qui l’a trouvée avant moi.
2 Enfin ça c’est la 85e, et y en a encore 3-4 qui suivent.