I Only Want You | Don’t Speak (I Came to Make a Bang!) | Bad Dream Mama | Heart on | Now I’m a Fool | So Easy | English Girl | Secret Plans | Already Died | Stuck in the Metal (Stealers Wheel) | Wanna Be in LA | I Like to Move in the Night | Anything ‘Cept the Truth | Whorehoppin’ (Shit, Goddam) | The Boy’s Bad News || Midnight Creeper | Bag O’Miracles | Beat on the Brat (The Ramones) | Cherry Cola | New Rose (The Damned) | Speaking in Tongues
Salle blindée, marché noir sold out, première partie explosive d’Elderberries confirmant leur statut de dignes successeurs d’AC/DC… Eagles of Death Metal ne sont pas encore là que déjà, la soirée sent le souffre. Montant sur scène, Jesse « The Devil » Hughes, tête chantante de la bande, annonce la couleur en langage des signes : une main majeur tendu, l’autre en bête à corne, les deux brandies vers la salle avec un sourire narquois derrière les Rayban qui lui mangent le visage. The Devil ondule son entrée en entrechats filés assortis à son haut moulant rose, avant d’attaquer le blues déluré I Only Want You. Joey Castillo assure brillamment l’intérim de Josh Homme, cofondateur du groupe et batteur attitré. Les Aigles, qui n’ont de death metal que le nom, sont tout en poses rock n’roll, en riffs saturés, en solos la tête dans le premier rang, ponctuant chaque morceau de « Can you dig it? Yeah! » empruntés aux Guerriers de la nuit et jetés à la foule. On croirait les Stones renvoyant leur rock au garage ou les Who virant glam, c’est selon. Aux pieds de Hughes volent des corps dans une tempête humaine déchaînée. L’orage s’apaise le temps de la ballade Now I’m a Fool, que Hughes chante vraiment comme un Jagger, puis Eagles of Death Metal sortent le reste de leur panoplie certifiée 70’s : blues racé sur So Easy, funk-rock grinçant dans Anything ‘Cept the Truth, reprise testostéronée de Stealers Wheel pour Stuck in the Metal ou boogie minimaliste avec le simple Wanna Be in LA. On comprend la présence de toutes les générations dans la salle : chacun se (re)trouve dans cette refonte de rock trentenaire à l’attitude potache. L’ambiance devient telle que, quand Hughes hurle que « c’est la meilleure façon de commencer une tournée », on ne peut que le croire. Terminant comme un Devo survolté sur le rêche Boy’s Bad News, le quartette sort sous les chœurs du public et renvoie en rappel son leader en solo pour les bluesy Midnight Creeper et Bag O’Miracles. Le groupe entier assume ses influences en reprenant Beat on the Brat des Ramones et New Rose des Damned, intercalés entre le lancinant Cherry Cola et le final Speaking in Tongues, sorte de Guns n’Roses disco achevé comme il faut, guitare et basses vautrées en larsens dans leurs amplis, Hughes en transe sur ses six cordes, le Nouveau Casino changé en stade hurleur célébrant la victoire du rock n’roll. Une vraie claque.