Ils ne sont pas partis très longtemps, pourtant. Mais les Anglais pondent tellement de nouveaux groupes à la semaine que lorsque l’un d’eux prend une pause à peine trop longue, on l’oublie de suite. Quand les Subways montent sur scène j’ai l’impression de retrouver un vieux groupe disparu, genre reformation des Beatles, parce que Rock & Roll Queen et le show sous les trombes d’eau de Rock en Seine c’était il y a déjà trois ans, et surtout parce que le trio était resté coi depuis lors, sans émettre ni commettre, rien. De l’eau a coulé sous les ponts, des tonnes d’Arctic Monkeys, de View et de Wombats ont pris le relais du groupe de jeunes sympa qui promettent… Et re-voilà les Subways 3 ans plus tard, à devoir défendre, en plus d’un nouvel album, un statut de vieux de la vieille qui ne devrait même pas leur revenir tant ils ont encore à faire et à apprendre. Le set est bon, très bon même, le trio alterne nouveau et ancien en explosant la scène, en sautant sur place et en approchant le public au plus près. Coincé dans les 20 cm de fosse, il faut autant faire gaffe à ne pas se prendre des pieds de slammeur sur le crâne qu’à se manger le manche de la guitare de Billy Lunn dans l’objectif. Le public exulte, sur scène c’est à peine plus calme, chaudes retrouvailles. Charlotte Cooper est fidèle à elle-même (donc intenable), Lunn joue les entertainers à la Bruce Dickinson, les poils en moins. Le rappel enchaîne Girls & Boys, le nouveau single et son riff de metal musien, avec une version allumée de Rock & Roll Queen qui arrache tout. Bonnard, chapeau. Les Subways sont de retour et ça va se savoir.
The Subways – Girls & Boys