2007 en… #4.

 

présentent

2007 en 10 albums dingues de trop l’éclate puissante qui fouette

On se la fait en décompte histoire de se la péter Miss France.

10 | Radiohead ― In Rainbows

Un de mes plus proches amis le dit en octobre bien mieux que moi, « In Rainbows ne DEVAIT pas être le plus bel enregistrement de Radiohead, tout simplement parce que la façon dont il a été sorti éclipserait son potentiel : bref, ce serait se tirer une balle dans le pied. » Et il est vrai que la forme fut mise bien en avant du fond. Pressenti depuis 2006, les rumeurs faisant part de sessions laborieuses dans lesquelles le groupe procastinait de bon cœur dans toute les directions, ce 7e album ne s’annonçait pas avant 2008. Pourtant, Radiohead prit tout le monde à froid en annonçant sa sortie dix jours à l’avance en téléchargement à prix fixé par le client, provoquant une fièvre rare sur le Internet et dans les magazines. L’accalmie rétablie, In Rainbows rentré dans le rang ― on le trouvera dans les bacs lundi ―, que restera-t-il de ce disque ? Une certaine saveur, oui. du 15 Steps, du Bodysnatchers, du Jigsaw Falling into Place, du Videotape et du Reckoner. Pas leur meilleur album, pourtant. Mais leur premier que j’aurai autant attendu. [En photos →]

9 | Interpol – Our Love to Admire

Qu’on soit clair, ce disque m’a donné une folle envie de faire également un classement des pires pochettes de l’année. Affreusement déçu au premier abord, le planquant au fond de mon étagère comme si j’en voulais personnellement à la bande à Banks d’avoir pondu ça, je l’ai longtemps observé d’un œil torve avant de lui donner sa chance dans le chüffle du MD. Et au final, malgré sa pochette, Our Love to Admire se fond dans le même moule que les deux précédents Interpol : il lui faut de la nuit pluvieuse, des reflets de réverbères et un peu de patience pour qu’il prenne son envol. Pas évidents au début, des titres comme Pioneer to the Falls, Mammoth, Wrecking Ball et The Lighthouse savent se faire aimer. Et bien. Mais sans atteindre le niveau de Turn on the Bright Lights, une fois de plus. [En photos →]

8 | I’m From Barcelona – Let Me Introduce My Friends

Découverte chez feu Vox dans une session d’antologie en janvier, cette troupe de 29 Suédois déjantés a signé là un album de pop réussi de bout en bout, ensoleillé, réjouissant et optimiste. Certes moins dingues que leurs concerts, leur Let Me Introduce My Friends est idéal pour commencer une journée sous les meilleurs auspices, réveillant d’un coup et lançant sur les rails comme il faut. Pas étonnant que le titre d’ouverture soit Oversleeping. Et rien à carrer qu’il soit sorti en 2006. Il m’a sauvé plus d’un matin de 2007. [En photos →]

7 | The Wombats – The Wombats Proudly Present: A Guide to Love, Loss and Desperation

Remarqué au hasard d’une soirée bar, enquillé à hautes doses pendant un voyage-éclair à Liverpool, pas loin de se retrouver sur le Internet de ma faute, … A Guide to Love, Loss and Desperation est aussi percutant que pouvait l’être Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not d’Arctic Monkeys, avec un nom aussi long, la même fougue juvénile, mais sans les têtes à baffes, ce qui est pas plus mal. Porté à bout de bras par son torride single Let’s Dance to Joy Division, l’album présente d’autres belles promesses. « Difficile de dire si les Wombats iront loin, mais on peut déjà crier au brillant coup d’essai. », pensais-je en octobre. Je persiste et signe. [En photos →]

6 | Black Rebel Motorcycle Club – Baby 81

Pas qu’il fut pourri, non, mais il y en eut 5 de mieux. Comme Our Love to Admire, Baby 81 me déçoit à la première écoute, s’inscrivant dans ma longue liste d’albums bien mais pas top. Le problème, c’est qu’à essayer de se mettre à mi-chemin de la merveille blues-folk Howl et de leur Take Them on… On Your Own forgé dans le cambouis, il est difficile de faire aussi bien que l’un ou l’autre. Cela n’empêche pas le monstrueux Weapon of Choice de faire mouche du premier coup, l’explosif Need Some Air d’arracher la gueule et le sémillant Berlin de laisser en suspens la question de savoir ce qu’il a bien pu arriver à la révolution. Plus tard dans l’année, je cède enfin au lancinant American X, tout en lourdeur rampante mais puissant dans sa lenteur. Pas leur meilleur album du club, on s’en doute bien, Baby 81 ne se pose pas non plus comme le honteux mouton blanc de leur discographie tellement noire. Et fait languir pour la suite. [En photos →]

5 | Kings Of Leon – Because of the Times

Because of the Times, ou la fratrie Followill passant au rang de grand groupe après 2 albums prometteurs. Un peu plus sombre mais toujours empreint d’années 70 plus éternelles que jamais, le troisième effort des Rois du Léon est leur plus beau à ce jour, une épatante suite de compos éclairées, spleeniennes et rageuses, invitant à brûler l’asphalte ou rester là, vautré sur une terrasse du Tenessee à écouter un soleil pesant. Encore, encore. [En photos →]

4 | PJ Harvey – White Chalk

In Rainbows mis à part, le contre-pied de l’année, c’est là qu’on le trouve. Partie en 2004 sur un Uh Huh Her éraillé qu’on aurait cru sorti à l’état de démo tellement il était rèche, PJ Harvey est revenue dans un disque intime, presque entièrement au piano à l’exception de sa plage titulaire que soutiennent trois accords folk. Survolant l’ensemble d’une voix subitement haut perchée, Harvey parcourt son disque comme dans un rêve de petite fille, peut-être celle qu’elle fut. « La PJ Harvey version White Chalk préfère la douceur du dépouillement à la rugosité du décharnement affichée dans Uh Huh Her. On n’écorche pas, ici, on effeuille en douceur. », notais-je en septembre. Et en effet, à chaque couche qui s’envole, c’est un bout d’intimité qui se montre. White Chalk est à l’opposé d’Uh Huh Her, mais c’est surtout son double complémentaire, comme un ying qui s’est trouvé son yang. Un cycle s’achève. [En photos →]

3 | The White Stripes – Icky Thump

Je me rappelle m’être demandé à l’époque si ce serait l’album de l’année. Finalement, non. Cela n’empêche pas les White Stripes d’avoir ― une fois de plus ― livré un disque affreusement bon, éclaboussé d’une giclée de rage, largement meilleur que Get Behind Me Satan et toujours aussi fidèle à ce qui fait leur essence. Entre The White Stripes et Icky Thump, la formule est la même, la production de Jim Diamond ayant laissé la place à un son plus gras, et les cornemuses et trompettes s’étant invitées comme squatteurs inattendus. Malgré cette constance, impossible de se lasser. Tout ce que touche Jack White se change décidément en or. [En photos →]

2 | Editors – An End Has a Start

Quand Editors ont débarqués en 2005, malgré un bon The Back Room devancé par le corrosif Bullets, je ne pouvais que les voir comme un sous-Interpol. 2007 s’achève avec la cruelle sensation qu’Interpol est devenu un sous-Editors. An End Has a Start est énormissime, génialement composé et finement interprêté. Entre When Angers Shows, The Racing Rats, An End Has a Start, Smokers Outside the Hospital Door, impossible de choisir. Et de se repasser l’album entier, vite avant que ceux-là ne deviennent aussi gros que Coldplay et perdent toute leur magie. [En photos →]

1 | Arcade Fire – Neon Bible

Promis, demain j’arrête avec Arcade Fire. Arrêter avec Neon Bible, c’est trop dur. Ma rencontre avec l’album s’est faite pour ainsi dire sur scène le 30 janvier, au cœur de deux journées londoniennes passées à l’écouter en boucle, entre les rues de Londres et la suite cossue du dernier étage d’un hôtel en bord de Tamise, à mater la Battlesea Station sous un froid soleil d’hiver, fumant des clopes sur le pieu pendant que jouait Building Downtown (Antichrist Television Blues) pour la 14e fois de la journée. Après ces deux jours, je le laissais de côté, comme écœuré, avant de finir par me repencher dessus pour la chronique. De là, il ne me lâchera plus. Entre mes courses de métro, un enterrement, un mariage, deux festivals boueux et jusque dans le froid de l’hiver, il restera là, dans mes oreilles, pour toujours lié à 2007. Et de se repasser l’album entier, vite avant que ceux-là deviennent aussi gros que U2 et chopent leur hyperencéphale chronique.

« Et c’est auréolé de gloire, adoubé par les plus grands, porté unanimement aux nues qu’Arcade Fire s’évanouit un soir de décembre 2005, après être passé en un an de l’anonymat indie à la reconnaissance mondiale, des fonds de blogs aux couves des Inrocks, des clubs m*****s aux première parties de U2. Le temps de digérer tout ça, d’investir une église de la campagne q*****e, d’enregistrer des morceaux entre New York et Budapest, sous une pluie battante ou à l’arrière d’un taxi, nous voilà un an plus tard et Arcade Fire remet le couvert. À des lieues de Funeral, Neon Bible frappe d’emblée par son atmosphère bien plus sombre, ce climat orageux qui couve sourdement, grondant sous les glissements glauques de la voix de Win Butler. Contrastant avec la froideur de Black Mirror, Neon Bible ou Ocean of Noise, Arcade Fire s’illumine ― mais garde de sa réserve ― dans les envolées lyriques de Keep the Car Running, rythmé comme un gospel, ensoleillé comme une route ontarienne, la hargne de No Car Go, la jouissance valsée d’Intervention, le brin de folie de The Well and the Lighthouse. On sent Joy Division sur Black Wave et No Cars Go, Bruce Springsteen sur Building Downtown (Antichrist Television Blues), Radiohead dans Ocean of Noise, le tout emballé dans des ambiances méticuleusement fignolées, dignes de musiques de film. Lorsque My Body Is a Cage ― somptueux solo dépressif chutant dans un abîme de grandes orgues tendues ― s’achève, on ne peut que conclure que, s’il prend le contre-pied de Funeral, Neon Bible n’en est pas moins la réussite que l’on ne pouvait qu’attendre d’Arcade Fire. Chapeau bas. »

Paris, février 2007.

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 Arcade FireMy Body Is a Cage

2006 en 10 galettes qui pètent

      1. The Raconteurs – Broken Boys Soldiers
      2. Damien Rice 9
      3. Placebo Meds
        Secret Machines Ten Silver Drops
        Thom Yorke The Eraser
      1. Isobel Campbell & Mark Lanegan Ballad of the Broken Seas
      2. Arctic Monkeys Whatever People Think I Am, That’s What I’m Not
        Muse Black Holes and Revelations
      1. Ben Kweller Ben Kweller
      2. The Duke Spirit Cuts Across the Land

1997 en 5 disques de taré qui disjoign(èr)ent vilain

[ou pas]

      1. Pearl Jam Vs.
      2. Oasis Definitely Maybe
      3. Texas White on Blonde
      4. Paul Westerberg Eventually
      5. The CranberriesTo the Faithfull Departed