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Si tu n’aimes chez eux que la douceur de Howl tu peux passer ton tour, le Gang des Motocyclettes Sauvages a retrouvé son batteur Nick Jago et ça va chier. Ici, tout ce qu’on a pu trouver il y a 2 ans sur la réussite bien roots pondue par Peter Hayes et Robert (Turner) Levon Been en duo se couvre d’électrique, réconciliant l’ensemble de leur discographie. L’alchimie s’opère dès le single Weapon of Choice : sur une base de sèche en slide subsistant du dernier album, tranchent attaques rapides, batteries soutenues, guitares aiguisées et refrains insolents. Typiques du Club. Entre Took Out a Loan rampant sur ses riffs gras, Lien on Your Dreams je-m’en-foutiste, Need Some Air explosif, Berlin nerveux ou 666 Conducer et sa rythmique à l’ambiance d’été suffocant, le BRMC 2007 s’enterre à profonds coups de batterie et de pelletées de guitares graisseuses sous la même chape de plomb que ses deux 1ers albums. En gardant toutefois certains des aspects folk de Howl et en y adjoignant quelques détours plus lumineux (l’accrocheur Not What You Wanted ou le lyrique All You Do Is Talk), des chœurs (Killing the Light) et un final en bain orchestral terminé en catimini sur le xylophone de Yann Tiersen (Am I Only). D’emblée, Baby 81 laisse perplexe parce qu’on n’y retrouve pas les mêmes accès de fureur évidente que sur Take Them on… On Your Own. Sa hargne est inhérente mais pas immédiate. Pas de redite ici ; BRMC emprunte peut-être avec Baby 81 le même chemin que sur ses 2 premiers opus mais, plutôt que de se répéter, garde le 3e à l’esprit et signe là un putain d’album.