Après des Magic Numbers joyeux comme des Bisounours pop, Damien Rice démarre en douceur avec The Professor / La Fille Danse, seul dans la pénombre de bougies à la vanille. Rejoint par la violoncelliste Vyvienne Long pour Older Chest puis par le reste du groupe ― moins Lisa Hannigan, disparue depuis Munich, 3 jours avant ― pour Volcano, l’Irlandais livre une version au piano douce (mais molle) de Rootless Tree et un Canonball en solo sans micro, avant de passer en mode full-patate sur Coconut Skin, terminé dans un trip percu de boîte à chaussures s’éternisant dans Woman Like A Man. Palliant l’absence d’Hannigan par une présence scénique sur tous les fronts, Rice envoie The Blower’s Daughter, laisse la place à Vyvienne Long et une de ses compos persos (Random Man On The Motorway), revient pour Delicate, évoque en français sa puberté (« quand les garçons changent ils ont un nouveau ami dans leur corps, j’ai passé beaucoup de temps avec cet ami ») pour introduire Me, My Yoke, And I et se casse derrière I Remember sous des cris de « Rice président !». En guise de rappel, le songwriter chatouille Brel (Fool) agrémenté d’un final en fanfare tzigane, assure 9 Crimes seul, invite les Magic Numbers à reprendre I Shall Be Released de Dylan et improvise un apéro clope et vinasse-cul-sec où tout le monde trinque sous les Il est des nôtres de la salle. Cheers Darlin’, déchiré dans tous les sens du terme ― Rice feignant de tituber sur scène ― termine le set avant un second rappel d’Animals Were Gone et de Sleep Don’t Weep, dédié à Hannigan, dont la présence aurait fait de l’excellente prestation du chanteur un concert parfait du duo. Rattrapage le 4 juillet à l’Olympia.
Damien Rice – The Rat within the Grain