9

Damien Rice

Warner_67’55”_14/11

Des disques comme ça on aimerait en avoir plus souvent. Pas besoin de tergiverser dessus, de se les repasser 3, 4, 20 fois pour savoir si oui ou non, il vaut le détour, si oui ou non, on l’aura oublié dans trois mois ou au contraire percé son mystère pour en devenir accro. Avec 9 ― qui suit O. Compte à rebours à l’envers ? ―, Rice signe un de ces disques qui séduisent à la première écoute et deviennent indispensables dès la deuxième. D’entrée de jeu, on est sous le charme du chant de Lisa Hannigan qui se paie le luxe d’attaquer l’album sur le single 9 Crimes, rappelant au passage que Damien Rice n’est pas qu’une tête pensant et composante, c’est aussi tout un groupe foutrement doué pour mettre des émotions en musique. On retrouve dans 9 les mêmes mélodies imparables que sur O, avec peut-être plus de guitare électrique et plus d’ampleur (Elephant, Rootless Tree, Me, My Yoke and I). Rice prend ses aises ? Pas tout le temps. Entre deux titres enjoués (Dogs, Coconut Skins), on retrouve souvent des ambiances intimes (The Animals Were Gone, Sleep Don’t Weep), parachevées par la sublime complainte au piano Accidental Babies, tout simplement déchirante. Même les 15 minutes de piste cachée easy-listening sans rien d’autre que des bruits de verres en cristal qui vibrent sont scotchantes. Du grand art. Vivement cet hiver, qu’on puisse se l’enfiler sous la couette.