Jive/Epic_46’24”_23/10
On les a découverts avec leur simple, Debout, tiré d’un premier album prometteur, dans le creux de la « nouvelle vague du rock français » qui déferla mi-2003. Avec La folie douce, produit par ― excusez du peu ― Dimitri Tikovoï (Placebo, Kill the Young) et Christine Verschoten (Ghinzu), l’Elista 2006 se présente sous un jour ― ou une nuit, plutôt ― nouveau, mettant en scène un univers à des lieues de celui du premier album. Sous des aspects plus désinvolte et délurés (La folie douce, Finir dans les journaux) l’ensemble est plus sombre, désespéré (Le niveau des mers, Lâcheté) ou à l’inverse plein d’espoir (Nous sommes tous une ombre, Les hommes ordinaires), tour à tour oppressant (Nuit de tempête) ou urgent ((J’ai beau tout tester) Je déteste tout, Mon ivresse (À l’autoroute A3)). Elista développe tout un éventail d’influences à travers les 11 titres du disque (on sent les Strokes sur le simple Dès le départ dès le début, Depeche Mode sur Le niveau des mers ainsi que quelques groupes electro-clash ça et là) en défrichant à coups de guitares aiguisées comme des machettes des chemins que l’on n’aurait pas soupçonnés sur le premier album. Plus rock que pop, tout juste La folie douce s’approche-t-elle de son prédécesseur par la qualité des textes qu’on y trouvait déjà et par l’ambiance de Courage ou de Les calanques de Cassis. Pour le reste, c’est du tout neuf, du séduisant : en réussissant brillamment l’épreuve du second album, Elista signe là une des plus belles surprises françaises de l’année.