V2_42’43’’_01/09
4e effort du duo d’Akron, Ohio, Magic Potion s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs : brut de blues, à peine décoffré, livré en l’état. Aux commandes, Dan Auerbach, chanteur-guitariste, et Patrick Carney, batteur-batteur, repérés en 2004 avec leur Rubber Factory par les milieux indés et quelques illustres, Thom Yorke et Robert Plant en tête. Deux ans plus tard, Magic Potion, enregistré — comme d’habitude — très vite dans l’usine de pneus désaffectée qui leur sert de home-studio, coule toujours dans la même veine de guitare distordue, de voix saturée, par moment approchant celle de Dave Grohl (You’re the One). On pense à une version de Led Zeppelin sans Plant ni Jones (surtout sur l’intro de Just a Little Heat, qui référence gravement celle de Heartbreaker), ainsi que sur les envolées rythmiques de Carney, pas si loin de celles de Bonham, le tout baignant dans un dépouillement sonique total, comparable à celui instauré par le producteur Jack White sur la compile Sympathetic Sounds of Detroit en 2001. Zéro fioriture. Plus lo-fi que ça, c’est le rouleau de cire et l’aiguille. En fait, il y a tellement peu d’arrangement sur ce Magic Potion qu’on croirait que les mecs, ils se sont pointés chez toi les mains dans les poches pour jammer dans ton salon. Et avec un disque pareil, t’as pas vraiment envie de les laisser repartir.