Lights

Archive

Warner_62’01″_22/05

Échappant de peu au split définitif après le départ de Craig Walker, revenus de loin grâce à leur rencontre décisive avec Pollard Berrier, Archive — on s’en doutera avec un titre pareil — revient à la lumière avec Lights, 5e album aux ambiances bénéficiant de la voix franchement cristalline du nouveau venu. Malgré quelques titres d’atmosphères assez sèches (Sit Back Down, à l’entêtant orgue psyché, Sane, ouverture indus urgente et saturée, Programmed, mélange de chant d’automates et de synthés lyriques), Lights laisse la part belle au lumineux : la ballade 70s Veins, au chant évaporé comme du Supertramp porté par des chœurs d’Abba, Fold, angélique tristesse de samedi pluvieux, I Will Fade, complainte extatique… System, dont les couplets rappellent curieusement les Subways, est un single percutant, curieusement choisi mais dont la sauce finit par (nous) prendre. Chef d’œuvre de Lights : sa plage éponyme, s’ouvrant sur 8 minutes instrumentales de tension latente, désolée et implacable, pour introduire une voix désabusée, perdue dans un désert de souffrance mais tournée vers le ciel, qui atteint une oasis de douce lumière achevée sur un piano en electrocardiogramme. Le final Taste of Blood, apothéose de trip spatial, se finit brutalement, comme un rêve dont on se réveille en sursaut sans savoir où l’on se trouve, mais en étant sûr d’une chose : si pour Archive l’envie a fait mine de partir, elle est restée. L’émotion, elle, est toujours bel et bien là.