Third Man_34’15″_15/05
Big Jack aime Meg. Mais il aime aussi Dan, parce qu’ils jouaient ensemble dans Gobber and the Peas quand ils étaient petits, et il aime Brendan, aussi. Comme Dan aime Tracee, il forme Blanche avec elle, alors Big Jack vient faire un solo de guitare sur leur album et Brendan en produit des bouts. Quand Patch quitte Blanche pour ouvrir un magasin de disques sur 12 Mile Road, Dan appelle Little Jack, qui rencontre Big Jack et Brendan. Big Jack rencontre Patrick parce que Patrick joue avec Little Jack dans les Greenhornes. Brendan produit les Greenhornes. Patrick prend Big Jack et Meg en photo sur leur Get Behind Me Satan. Big Jack fait un album pour Loretta Lynn avec Little Jack et Patrick. Et une nuit, Big Jack boit des bières chez Brendan (ou Brendan chez Big Jack, mais who cares?). Quelques compos plus loin, Big Jack et Brendan ont un bout d’album et une idée : appeler Patrick et Little Jack pour faire un vrai groupe de potes et un vrai disque 100% garage chanté en chœur, sans fioriture, avec le label rouge de l’AOC Detroit Rock City, Michigan collé au cul. Le résultat n’est pas une opération de promo supplémentaire pour la scène de Détroit, non. C’est bien plus que ça : derrière sa pochette de gueules cassées — qui rappellent celle de Jason Stollsteimer, Von Bondies, après sa réfection de portrait par White en 2003 — Broken Boys Soldiers tient la route tracée par sa dream-team de line-up, dont il est le premier mais pas le dernier album. Il a de l’énergie à revendre, il est low-fi à souhait, il est teinté des influences stoniennes, whoiennes et stoogiennes et bluesy qu’on attendait et, surtout, il séduit dès la première écoute. Les Raconteurs sont là, on peut compter dessus.