Monkeywrench_50’45”_02/05
Derniers représentants vivants du grunge, inclassables depuis 10 ans, Pearl Jam ont pu survivre grâce au soutien sans faille d’une base de fans toujours fidèles au poste. Repartant de zéro dans un nouvel-ex-label (Sony, qu’ils ont quitté en 2004 pour RCA/BMG, fusionné depuis… avec Sony), le gang de Seattle a intitulé son 8e album Pearl Jam parce qu’il représente à son goût l’essence même de sa musique. Cette essence, c’est du super garanti sans plomb : être Pearl Jam en 2006, c’est attaquer son album à fond de 5e sur Life Wasted, défoncer les clous avec le single Worldwide Suicide et cracher toute sa hargne dans un Comatose grandiose. La première moitié de Pearl Jam est une ligne droite de 5 hits enflammés aux dents longues, carburant sur les solos furieusement stratosphériques de Mike McReady, la batterie survoltée de Matt Cameron et le chant enragé d’un Eddie Vedder qu’on sent sourire aux lèvres. Plus nonchalant sur sa deuxième partie, — ormis le déjanté Big Wave — l’album se termine sur un enchaînement de titres plus classiques, calmes, moins surprenants mais efficaces, terminé par Inside Job, ballade dépouillée, intime comme une virée nocturne en solitaire, s’achevant en rock optimiste. Décomplexé, allant de l’avant, Pearl Jam est tout simplement le Pearl Jam le plus réjouissant depuis Vitalogy.