Un concert qui finit en larsens et applaudissements mêlés est un concert qui finit bien. Sur des rythmiques lourdes, pesantes et denses qui mettent en transe sans qu’on s’en aperçoive, les Warlocks livrent un set tout en accords plaintifs qui se traînent, en lumières qui clignotent, en silhouettes à contre-jour, en notes vaporeuses qui s’étirent. Bobby Hecksher fait penser à un mélange de Trent Reznor pour l’aspect et de Robert Smith pour le reste, tout est en douceur tendue, avec de l’émotion, aussi, de l’émotion brute, comme un cœur qui s’ouvre et qui te déverse en pleine face tout ce qu’il contient en vrac, le bon comme le mauvais, la joie comme l’angoisse. Sur la fin, un à un, les musiciens s’égrênent en sortant de scène, laissant les deux batteurs seuls — ce qui permet de réaliser à quel point deux batteries en phase peuvent rendre les rythmes étoffés et intenses — puis un, puis rien. Un concert qui finit en larsens et applaudissements mêlés est un concert qui finit bien.
The Warlocks – Thursday’s Radiation