Pour faire un grand concert de rock, il faut trois choses : un groupe déterminé et une foule déchaînée dans une salle d’exception. Un exemple au hasard ? The Strokes, le 10 mai 2004, au State Theater de Détroit.
La salle est un ancien music-hall à balcons, débordant de dorures kitches. The Strokes se donnent à fond, stimulés par un public comme on en voit rarement. Des corps surfent sur la foule, la masse se balance en se tenant par les épaules. Elle chante plus fort que Julian Casablancas ! Le chanteur, accroché à son micro, se donne des allures de crooner. Il pousse le vice jusqu’à aller embrasser les filles du premier rang.
C’est une ambiance de dingue dans un délire de stroboscopes. The Strokes lâchent leurs chansons, une à une, comme autant de cartouches qui font mouche. La foule est hystérique. Avant de partir, Casablancas remercie la planète entière et les dieux du rock pour avoir permis un concert pareil. Quand les lumières se rallument d’un coup, le public hurle pour du rab. Mais rien n’y fera. Un événement, par définition, se doit d’être unique.