Tom McRae est triste. Au vu de l’aura de mélancolie et de douceur que ce gars-là dégage, on sent qu’il a du souffrir, un jour ou l’autre. Et cette souffrance a été si tenace qu’il a décidé de la mettre en texte tout d’abord, puis en musique ensuite. Il l’avoue d’ailleurs lui-même au moment d’introduire Mermaid Blues, dans un français hésitant (mais fort louable), « cette chanson n’est pas très heureux… comme tous mes chansons. »
C’est peut-être cette mélancolie ambiante le véritable moteur de la musique de Tom McRae. Un noyau étoffé d’une très belle voix, un peu chuintante, et d’arrangements travaillés. L’ensemble provoque une grande émotion dans la salle. La formation acoustique pourrait sembler simple, avec McRae à la guitare, Olli Cunningham au piano et Oli Kraus au violoncelle ; Elle est en fait épatante de part la diversité des sons qui sortent de l’ensemble et tout spécialement du violoncelle, tour à tour dépressif ou enragé.
Le public écoute et vibre sur les chansons les plus connues comme Dose Me Up (End of The World News) ou A & B Song , point d’orgue de ce soir. McRae présente son groupe, introduit ses chansons, fait participer le public, le tout en français. L’ambiance intime du lieu renforce cette proximité entre le chanteur et la salle et Tom McRae se permet même de chanter Bloodless sans micro avec le soutien vocal du public. Une magie qui perdure pendant tout le concert, de Walking 2 Hawaii à São Paulo Rain, jusqu’à la toute fin quand viennent les deux rappels et le final, Second Law, interprété en solo au piano. Juste avant de prendre congé, Tom McRae promet de revenir dans un an avec tout son groupe. Au vu de la prestation de ce soir, mieux vaudrait ne pas louper le rendez-vous.